19.11.10

New York City Marathon : the long story, second borough Brooklyn

First borough : Staten Island
Second borough : Brooklyn


Foot on the pedal - never ever false metal
Engine running hotter than a boiling kettle…
No Sleep ‘Till Brooklyn, the Beastie Boys






Brooklyn, home of the Beastie Boys et de tant d’autres…


Nous voilà donc partis pour un marathon, ma palette d‘objectifs est la suivante :
A goal : BQ
B goal : Thierry
C goal : Brigitte
D goal : Biki


A goal : BQ, Boston Qualifying, <3h45 ; à force de surfer sur les forums américains, je me suis rendu compte que les zétazuniens étaient obsédés par la qualification au marathon de Boston ; il faut dire que ce marathon est l’un des plus anciens si ce n’est le plus ancien (première édition en 1897) d’une part, et le seul à demander un temps minima pour s’inscrire d’autre part. Ces minimas vont certainement se durcir prochainement pour atteindre des valeurs inaccessibles pour moi, mais pour l’instant en ce qui me concerne il me faut faire 3h45 ce qui n’est déjà pas vraiment gagné vu la difficulté que j’ai eu pour passer sous la barre des 4h00.


B goal : Thierry, <3h50 ; Thierry a mon âge, ma taille, 10 à 12 kilos de moins, s’entraîne de 10 à 15 heures par semaines (5 à 6 pour moi), est triathlète et même iron man, ne fait « que » 3h50 au marathon, et ne me croit pas quand je lui dit qu’il pourrait viser 3h30. Le meilleur moyen de le lui prouver est d’égaler son record…


C goal : Brigitte, <3h55 ; Brigitte est l’épouse de Thierry, même profil, elle est passée sous les 3h55, s’est qualifiée pour Boston et n’y est pas allée, grrrr, de la confiture donnée à des cochons !!


D goal, Biki : <3h59’35’’ ; entre 3h55 et mon record de 3h59’35’’ il y a l’intervalle pour améliorer ce PR.


The plan :


3h45 au marathon, c’est 8’35’’ au mile (5’20’’ au km) .
La stratégie est la suivante : Il y aura obligatoirement quelques dizaines de secondes de perdues dans le passage du très pentu pont de Verrazano, il faut ensuite que j’assure 8’30’’ au mile jusqu’au pied du guère moins pentu Queensboro bridge au 15ème mile de manière à avoir 1’ d’avance, sortir de ce Queensboro bridge dans les temps, compter sur l’ambiance de 1st Avenue pour tenir le rythme jusqu’au Bronx, et là espérer un moment de grâce comme à Las Vegas, ou sinon, la baston ! (pour Boston). « Pedal to the metal » donc, tout ce qu’il ne faut pas faire sur un marathon ! En même temps je ne vois pas comment programmer un negative split sur NYC, un new yorkais l’écrivait sur un forum la semaine précédent la course « you won’t negative split this one ». Mon plan est très optimiste mais l’espoir fait vivre.






Donc c’est parti, malgré la foule de participants c’est assez fluide et si le moteur n’est pas hotter than a boiling kettle je suis vite en température (le temps est radieux), je jette mon avant dernier vêtement à jeter, mon singlet bleu presque neuf puisque acheté en 1973.


Touche pas à mon singlet !




Mon sweat rouge qui a le même âge devait suivre le même chemin, mais pris de remords je le garde finalement comme éponge,






et il fera le départ du prochain marathon 


(non ?)




Nous nous lançons donc dans la remontée de Brooklyn, pardon d’employer les images les plus éculées (comme mon sweat), mais le peloton du marathon est une véritable marée humaine qui remonte l’avenue à perte de vue.













Bien que l’on soit sur une avenue 2x2 voies, le public se densifie rapidement et l’ambiance monte tout aussi rapidement. Les Brooklyners sont fidèles au rendez vous, et je trouve ce pourquoi je suis revenu, et ce pourquoi j’ai amené les enfants, les gens massés au bord de l’avenue, qui encouragent tout le monde, les gamins qui demandent des high five, la diversité ethnique, les cops débonnaires, la musique, les « signs », le bruit, les cris, les acclamations, les couleurs !



Les « signs » ce sont ces panneaux souvent pleins d’humour que les spectateurs montrent, soit destinés à une personne, soit collectifs…






J’essaye de profiter de l’ambiance pour trouver mon rythme de croisière, j’accélère petit à petit au fil des miles : 8’45’’, 8’40’’, 8’35’’ mais au moment où je vais arriver à mon objectif de 8’30’’ voila 2 miles à 8’50’’/8’45’’, ça va pas le faire ! J’oublie de vérifier mon split global au 6ème mile mais je sens bien que le A goal, BQ, ça va pas être possible…


(Pas sûr, non…)


A la fin des 8 km quasi rectilignes de 4th Avenue, je dépasse Rhino boy, cela me fatigue rien que de le voir !! (5h16 quand même au final, chapeau !)






voir ici et .


La fin de 4th Avenue s’accompagne d’un changement dans l’architecture, nous ne sommes plus sur un large boulevard 2x2 voies mais dans des rues bordées de commerces et d’habitat.






D’ailleurs nous voici à Lafayette Avenue et là c’est le délire ! Lafayette est une longue avenue pas très large, bordée d’arbres et d’immeubles en briques rouges, et tout le quartier hipster de Fort Green semble s’être massé sur les trottoirs, comment rester insensible :


Je me surprends à me laisser prendre par l ‘ambiance, claquer des high five avec les gosses, interpeller les flics (chacun son tour), mais c’est trop tôt il ne faut pas s’enflammer et consumer son énergie (un jour il faudra que je fasse le marathon de NY sans AUCUN objectif de temps, juste pour le fun !)






Lafayette Avenue, malgré ses vallonnements, me booste pour un mile en 8’25’’ (waow ! 5’14’’ au kil !) mais je retombe vite sur mon 8’45’’ qui semble être l’allure de croisière que je peux assurer.


Peu après Lafayette Avenue et le 10ème mile nous arrivons à un autre quartier très particulier de Brooklyn, le quartier juif hassidique de Williamsburg. Les juifs hassidiques sont très traditionalistes, et pour je ne sais quelle raison*, autant les autres new yorkais sont enthousiastes vis à vis des marathoniens, autant eux sont réservés et ignorent le marathon et les marathoniens (*Kikipédia dit « refus de beaucoup d’aspect de la vie moderne »).
Nous courons donc dans des avenues quasi désertes avec quelques hommes en longs manteaux noirs, chapeaux, « peotes » (tresses), indifférents… Quelques rares femmes, des enfants évidemment plus intéressés, mais très réservés quand même… Très particulier mais un peu triste…


L’espace de 3 « blocks » nous sortons du quartier juif, la frontière est vraiment nette, et nous replongeons dans le bruit et les encouragements. Le truc à faire c’est de mettre son prénom sur son maillot, succès garanti ! Il y a deux ans, le marathon était l’avant veille de l’élection présidentielle aux US, je m’étais bidouillé un slogan à partir d’un autocollant de Barack Obama « Yes I can », les gens m’encourageaient en me criant « Yes you can », ce à quoi je leur répondais « Yes YOU can ! »


(2008)


Cette année je suis revenu à un classique « Biki » amoureusement peint sur soie en lettres basques par ma belle mère préférée, merci ! J’ai du entendre 200 fois « Go Biki !» et 50 fois « Viv’ la Fwance !»
Cela me fait penser que j’ai du dépasser 300 participants Terramia (dont les ¾ qui marchaient), il y a en au moins un sur chaque photo, ils sont venus à combien ?



 (2010)


Ce gars-là ressort son « sign » chaque année, cette année au milieu de Brooklyn, l’an dernier c’était à la sortie au Pulaski Bridge (et puis il ne change guère de tenue d’une année sur l’autre, impressionnant !)
(2009)


Le Pulaski bridge justement s’approche, c’est la fin de Brooklyn qu’il faut bien se résigner à quitter, quel borough fabuleux, Brooklyn i love you !






Le début du Pulaski bridge coïncide avec le semi, c’est le moment du verdict chronométrique mais je me doute de ce qui m’attend.






(Carolyn Rebeck n°45263 dans son tutu mauve mettra in fine… 9 secondes de moins que moi…)


Verdict sans appel : 1h55 au semi, c’est 2’30’’ de trop par rapport au temps idéal, irrémédiable sur NYC avec les difficultés qui restent, Boston ce sera pour une autre fois (ou jamais), par contre le B goal Thierry 3h50 peut être encore jouable pourvu de faire preuve d’un grand optimisme et d’un second semi parfait. On va bien voir…
A goal : BQ <3h45
B goal : Thierry <3h50
C goal : Brigitte <3h55
D goal : Biki <3h59’35’’






A la sortie du Pulaski Bridge nous entrons dans Queens.








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