23.11.10

New York City Marathon : the long story, fourth borough Manhattan, prelude / The Bronx

First borough : Staten Island
Second borough : Brooklyn
Third borough : Queens
Fourth borough : Manhattan, prelude / The Bronx




« Slow down, you movin' too fast
You gotta make the morning last
Just kickin' down the cobblestones
Lookin' for fun and
Feelin' groovy »
Simon & Garfunkel, Fifty Ninth Street Bridge Song (Feelin' Groovy)






Les 3 mousquetaires sont 4, comme les tiers de César,


(« tout dépend de la grosseur des tiers »)

et les 5 boroughs de New York sont en fait 6, ou plutôt, comme les trilogies de Star Wars dont le début est sorti après la suite,




nous faisons une partie du dernier borough avant le 4ème… Je m’embrouille ! Je manque d’oxygène ! De glucose ! Queensboro bridge m’a tuer !


En fait nous allons remonter rectilignement toute la partie nord de Manhattan, passer de façon quasi symbolique dans le Bronx (4ème borough), et redescendre cette partie nord de Manhattan pour compléter ce 5ème borough.



(Ne vous inquiétez pas, les ongles des orteils sont surestimés)


Le Queensboro bridge nous recrache, un peu, beaucoup entamés, j’essaie de profiter de la descente pour relancer. Comme en 2008, je suis un peu déçu par l’ambiance ou le manque d’ambiance à la sortie (tout est relatif, la rue est large à cet endroit et il n’y a des spectateurs que d’un côté), ce n’est que partie remise, légère descente et passage sous le pont,




nous voila dans First Avenue, nous sommes des rock stars et New York est en délire pour nous ! C’est parti pour la loooongue remontée rectiligne de la première avenue : 3,5 miles, près de 5,5 km ! Rectiligne mais pas complètement plate, les vallonnements nous permettent de voir la « marée humaine » (human sea en english), bordée de chaque côté par les spectateurs en plusieurs rangs ; les « signs » fleurissent



les cowbells sonnent, le bruit est permanent, chacun attend « son » marathonien, d’ailleurs c’est à mon tour de retrouver mes pom pom girls, incroyable, je n’en reviens pas que l’on puisse se retrouver au milieu de cette foule ! Yaya, Bernie, Pauline sont là, je ne vois pas Joe (en fait il est en hauteur en train de mitrailler), on échange quelques mots (« je n’irai pas à Boston »), je confie soigneusement mon sweat collector et mon torchon-bandana désormais fétiche, un bisou, et ça repart !







A propos de repérer quelqu’un dans la foule, après la course Joe me dit « je crois que j’ai vu une célébrité, la sœur de Dexter », un peu de surf et bingo : Jennifer Carpenter, 3h34 (rapide, la bougresse !), comment a-t-il fait pour la repérer dans le peloton ??? En même temps elle se remarque…


Après l’arrêt pom pom girls il faut se remettre dans la course, depuis Queens je tourne les miles en un peu plus de 9’, ce qui doit être insuffisant pour m’assurer le B goal Thierry 3h50’ ; j’essaie de faire les calculs, impossible de m’y retrouver, j’essaie surtout d’accélérer mais rien à faire je reste sur mon rythme de 9’05’’ au Mi, environ 5’40’’ au kil, comme scotché au bitume, qui d’ailleurs, colle littéralement après les ravitaillos, enduit qu’il est de liquide sucré, et de milliers de gobelets…


L’architecture change progressivement, fini les hauts immeubles, la foule de spectateurs s’atténue, au contraire du peloton qui se densifie, j’en déduis que j’ai rattrapé la fin de la deuxième vague de départ. Le haut de Manhattan se fait de façon pénible, permanents changements de direction, prises d’appui, faufilage entre coureurs, pas glop, pas glop ! La solitude du coureur de fond, tu parles Charles !


(ben oui...)


Nous sortons de Manhattan par le Willis Avenue Bridge, encore une petite bosse, une de plus, il ya toujours quelque chose pour justifier que je ne sois pas dans le rythme que je souhaite, une bosse, un ravitaillement, la foule…! J’essaie de bavarder avec une française rattrapée au pied du pont, elle n’a pas envie de parler (désolée !), tant pis pour la causette, je me concentre sur la course, doubler, éviter des gens, doubler, se faufiler, un œil sur le Garmin, se faufiler, doubler…





A la sortie du Willis Avenue Bridge nous entrons dans le Bronx.




Fourth borough : The Bronx


Le Bronx, en 2008, c’est
- “public urination” face à l’autoroute, tellement fatigué que je cela m’indifférait de risquer d’offusquer la prude sensibilité des zétazuniens (en fait je risquais aussi la radiation à vie par les New York Road Runners, glups !)
- L’écran géant juste après le 20ème mile, qui m’énerve, tout le monde fait coucou à la caméra, on se croirait sur TF1 !
- Un merveilleux moment, peut être le meilleur souvenir de ce marathon 2008, la little grandma, black bien entendu, qui doit mesurer 1m45, qui nage dans son ciré jaune de bénévole, qui fait en permanence signe au peloton d’avancer en sautillant sur place, avec un air de penser « c’est moi qui fait bouger tout ça, qu’est ce que ce serait si je n’étais pas là ! » i love you grandma !
- Le grand black 500m plus loin qui crie toutes les 10 secondes « now you’re looking good ! » quelle que soit la mine de ceux qui passent devant lui, combien de fois a-t-il du dire cela ce jour là ?


Pourquoi je raconte tout ça ? Parce que je ne me souviens de rien du Bronx 2010 !
Ah si :
- Le 20ème mile, 32ème km : quelque chose comme 2h58, depuis le semi je tourne à 9’05’’ au mile, je sais que c’est l’allure pour faire 4h00, rapide calcul si je continue à ce rythme 1er semi en 1h55, 2ème en 2h00 = 3h55, exit Thierry de mon collimateur où reste encore Brigitte (« pourvu de faire preuve d’un grand optimisme et d’une fin de course parfaite. On va bien voir… ») :
A goal : BQ <3h45
B goal : Thierry <3h50
C goal : Brigitte <3h55
D goal : Biki <3h59’35’’
- L’écran géant juste après le 20ème mile, qui m’énerve, tout le monde fait coucou à la caméra, on se croirait sur TF1 !
- Ma little grandma qui n’est pas là…
- Des images oubliées de rues qui remontent à ma mémoire en y repassant, telle la proustienne madeleine qui etc. etc.
- Une pensée : « la course commence maintenant. »





Le dernier pont du parcours, pas trop méchant celui là, Madison Avenue Bridge, clôt le Bronx.




A la sortie du Madison Avenue Bridge nous ré-entrons dans Manhattan.










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1 commentaire:

  1. Anonyme2:11 AM

    Toi aussi tu vas l'avoir ta qualification pour Boston. Merci de ton récit et bonne chance dans ton prochain marathon à Rotterdam.

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