10.3.11

A la poursuite de la Licorne (BQ)

Boston Qualifying, si près, si loin.
Attention, post chiant.


Comme expliqué au détour de posts précédents, je suis polarisé actuellement sur la qualification pour le marathon de Boston, Boston Qualifying, BQ, qui serait pour moi le summum de ma carrière de marathonien, qui, je le sais, n’a jamais été aussi proche de sa fin…


L’obsession du BQ est difficile à expliquer, quand mon corps retournera aux cendres, sera-ce réellement important que je me sois « BQ » ou pas ? Pas vraiment, mais à l’heure actuelle, la qualification pour Boston me semble faire partie du bagage de l’« honnête marathonien », et être en tout cas une barre plus universelle que le « sub 4 » qui a longtemps été mon Graal.


La problématique de ma qualification est celle de courbes de valeurs qui ont chacune leur propre évolution, et qui déterminent une fenêtre de tir, laquelle fenêtre vient cruellement de se rétrécir.


La première courbe est celle de ma progression au marathon, progression due au fait que d’une part j’emmagasine de l’endurance au fil des années, du kilométrage, et que d’autre part je peux durcir mon entraînement. Je suis passé de 4h15 à Rotterdam en 2006 au bout de 5 mois d’entrainement à 3h59’35’’ à Las Vegas en 2009 puis 3h58’58’’ à New York en 2010 sur un marathon bien plus dur que celui de Las Vegas (nonobstant les épisodes malheureux de Turin 2007 -4h25- et New York 2008 -4h35- que je ne développerai pas, mais j’ai des excuses !)






Le durcissement de l’entraînement et l’augmentation de son volume a ses limites, que je suis proche de toucher, si j’en crois ce que me disent mes tendons d’Achille et mes genoux.


La deuxième courbe est celle de mon âge... Comme tout le monde j’en prends un de plus chaque année et je suis depuis longtemps sur la pente descendante de mes capacités physiques.
Un jour ou l’autre, indépendamment de problèmes articulaires, ma courbe ascendante de progression va rencontrer celle descendante de mes capacités et j’aurai beau dire et beau faire mon chrono au marathon ne pourra que régresser au fil du temps.


La diminution des capacités physiques au fil de l’âge est d’ailleurs le sujet de la 3ème courbe, celle des groupes d’âge auxquels sont reliés les minimas à effectuer pour se qualifier pour Boston. La Boston Athletic Association (BAA) détermine 11 groupes d’âge au fil desquels les minimas s’adoucissent :
18-34
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
60-64
65-69
70-74
75-79
80 and over


Pour le marathon de Boston 2011, je devais faire les minimas du groupe « 54 ans », pour celui de Boston 2012, je passe dans la catégorie « 55 ans », la différence n’est pas mince, elle est de 10’, voir plus loin.
Quatrième et dernier paramètre, les minimas édictés par la BAA viennent de changer.
En octobre 2010, les 25000 places disponibles pour l’édition de Boston 2011 se sont vendues en 8 heures après l’ouverture du site, alors que le processus prenait plusieurs jours les années précédentes. La BAA ne souhaitant pas élargir le peloton, s’est dirigée vers un durcissement des minimas à compter de l’édition 2013 (tableau uniquement pour les hommes, les dames ont 30’ de plus…) :






Soit 5’59’’ de moins, cela peut être trois fois rien, ou une montagne infranchissable…
En effet, avec le changement de tranche d’âge, je suis passé d’une performance supérieure de 40’ aux minimas en 2006 à Rotterdam (époque où je ne songeais même pas à Boston) à « seulement » 13’ à New York en 2010, treize minutes qui elle mêmes risquent d’être une montagne infranchissable. Et voila 5’59’’ qui viennent encore se retrancher aux minimas pour l’édition 2013 si je ne me qualifie pas pour 2012 !


Si près, si loin…


* je ne rentrerai pas dans les subtilités des calendriers de qualification de la BAA qui font que mon marathon de New York pouvait être qualificatif pour Boston 2011, ET pour Boston 2012…






Je chasse une licorne, est-ce bien raisonnable ?


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